La méthanisation est une technique permettant de valoriser des déchets en les transformant en une forme d'énergie : un gaz combustible essentiellement composé de méthane. Cette technique met en œuvre un processus biologique, appelé digestion anaérobie, qui se déroule en trois phases et qui fait intervenir différents types de bactéries anaérobies. Le gaz produit, appelé biogaz, peut être considéré comme une énergie renouvelable : il émet moins de CO2 que d'autres combustibles et il peut être produit uniquement à partir de déchets organiques. Mais, nos expériences suggèrent que des déchets végétaux seuls ne peuvent pas produire de méthane. Il faudrait qu'ils soient associés à des déchets contenant des bactéries méthanogènes, comme les déjections animales. En effet, la plupart des unités de méthanisation que nous avons étudiées utilisent des mélanges de déjections et de végétaux. La plupart des méthaniseurs sont construits selon un même principe : les déchets sont digérés dans une grande cuve appelée digesteur. Il existe différents procédés, selon la température de la réaction, selon la teneur en matière sèche… Le biogaz peut être brûlé pour produire de la chaleur, employé pour produire de l'électricité, injecté dans le réseau de gaz après épuration, ou servir de carburant. Le produit résiduel de la méthanisation, appelé digestat, peut être utilisé comme intrant.
La méthanisation est une technique relativement nouvelle. Elle est bien développée en Allemagne, mais encore peu en France. Les modèles allemands et français sont différents : l'Allemagne compte 7900 installations à la ferme, utilisant des déjections animales et des cultures énergétiques de maïs. La France peine à développer la méthanisation, en partie à cause d'un cadre légal assez contraignant.
Selon nous, les meilleurs débouchés pour la méthanisation sont à la ferme, en utilisant des déjections animales et des déchets de cultures, et la récupération du gaz dans les décharges de déchets ménagers enfouis.